SHADY WATERS
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 son of a preacher man [beani]

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MessageSujet: son of a preacher man [beani]   son of a preacher man [beani] EmptySam 10 Nov - 15:29

The only boy who could ever teach me
Was the son of a preacher man


Mon cœur est comme celui d'un enfant. Il se renverse. Il tambourine. Il fait parler de lui. Ma rétine essaye de capter chaque visage, chaque moment alors que l'autocar vient perdre de la vitesse. St John en approche. Le vent qui s'engouffrait part la fenêtre s'arrête de jouer avec mes longs cheveux blonds qui prennent repos sur mes épaules nues. Ma belle robe blanche du dimanche semble plaire. Les garçons en amont installés une main à l'intérieur de leurs salopettes et une fraise incandescente dans l'autre y sautent à l'abordage. En tout cas par leurs regards perçants sur mes bretelles, mais aussi à l'intérieur de mon décolleté qui montre juste assez de chair pour faire croire à ma féminité. Je ne sens aucun jugement et ni lourde appréhension. Je me demande soudainement pourquoi je ne suis pas venue avant. Je ne suis personne ici. Est-ce que qu'on me trouve finalement jolie ?

Au sourire en coin du chauffeur quand je descend du bus et qui ne se gène pas pour glisser un oeil sous ma robe légère qui remonte un peu plus haut que mes genoux, je n'ai plus aucun doute. Je lui accord un regard courroucé et il ne semble pas avoir l'habitude. En même temps, il emportera avec lui le souvenir de ma petite culotte blanche en dentelle, je peux bien me permettre de montrer mon agacement. Le soleil tape déjà fort, mais j'arpente les rues avec la même détermination, ses stupides talons me font clopiner et perdre l'équilibre. On doit bien rire à mon passage. C'est que je vis pieds nus à Lucieville. Je constate que j'ai encore beaucoup à apprendre en tant que femme. J'arrive finalement à jusqu'à l'église, cependant je ne suis pas là pour le sermon. Je pourrais y rentrer. Il ferrait bien meilleur que dehors. Mais, je ne suis pas là pour le soldat de dieu qui chasse les hérétiques. Je suis là pour l'homme derrière l'habit.

Pourtant, le temps a passé depuis que son membre n'a plus fait qu'un avec mes entrailles contre cet arbre. Cette après-midi étouffante du bayou qui resserrait les cœurs. Ma robe déchirée. Mon corps d'homme dévoilé. Mes cries étouffés par le vacarme oppressant des grillons. Je n'avais rien oublié. Cependant, je ne suis pas ici pour ça - Quelle vilaine petite menteuse j'étais... - m'offris-je à moi-même en esquissant un léger sourire. Non, vraiment je n'étais pas là pour cela uniquement. La guerre entre nous avait prit fin. Une autre guerre avait commencée. Celle de l'ignorance et de la fuite avant. Peut-être que d'entendre son sermon me manquait ? Ou alors tout simplement qu'il m'avait touché par une fragilité que j'avais cru percevoir en cette après-midi où nous avons échangés nos effluves sans amour ou affection. Je pensais que je pouvais l'aider peut-être...

- Bonjour, Beani, j'étais une très vilaine pécheresse. Tu peux faire quelque chose pour moi ?

Mon entrée en matière était peut-être un peu violente ? Mais, il me connaissait, ce sourire en coin très chatte de gouttière échaudée. Je n'avais jamais eu peur de lui, alors je me tenais fiérement, sans sourciller, mes mains sur ma robe légère comme une petite catholique pratiquante.

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Beani Simar

Beani Simar

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crédits : nancy babich
ville : st john
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MessageSujet: Re: son of a preacher man [beani]   son of a preacher man [beani] EmptyJeu 15 Nov - 2:27

Au nom du père, du vice et du saints esprit.


J'ai pas l'envie de me battre aujourd'hui. Le courage enfoncé dans les chaussettes et la bravoure qui me traine comme un boulet pour bandit de grand chemin. Je crois que mon mal aux dent rapetisse tout en moi et surtout mes emportements habituel. Depuis deux heures maintenant je suis assis sur un banc de fortune, merci les troncs d'arbres qui perde leur lutte contre la tempète. Et je bave. J'en bave dirais-je même. La tête tombée vers l'avant je laisse mes lèvres entres ouvertes et ma salive s'écouler lentement sur mon torses nue. Puis je pris. j'implore clémence pour ma douleur, celle-là qui ne me laisse plus en paix depuis des jours. Un démon chaussé de perceuses s'amusent sur ma molaire basse gauche, dansant une gigue d'enfer jusqu'à dissoudre toutes pensées cohérente. Tout ce que j'ai pour l'instant c'est un peu de paracétamol et l'envie d'hurler à m'en arracher les viscères pour que cela s'arrête. Mais il n'y a que ma propre salive qui s'écoule en goutte à goutte supplicié et l'ignorance absolue de tout ce qui m'entoure. Jusqu'à u tac tac irrégulier, une sorte de redondance sonore particulière agaçante. Des talons sur le gravier. Et des talons mal porté de toute évidence. Rouvrant les yeux sans avoir cependant l'intention de lever la tête, ce sont deux péniches incongrues qui se stoppent à ma hauteur. Une Berte aux grand pieds, voilà ma chance. Elle a dut croire que j'étais une unique immobile, une sorte de vierge noir version masculine. Jésus en jean troué et épiderme saliveux. Merveilleux. Si elle me jète une pièce je songerai à aboyer quelques insanités. Pour l'heure une nouvelle supplique scande mes neurones, celle qu'elle bouge son cul loin de MON banc et de MA tranquille souffrance.

- Bonjour, Beani, j'étais une très vilaine pécheresse. Tu peux faire quelque chose pour moi ?

Nul besoin de mouvement brusque ou d'un air étonné. Sa voix se rappel immédiatement à ma mémoire et ma honte, cuisante, vient bruler mes reins. Ce n'était pas le moment catin des flammes pour venir réclamer un pitance aussi malsaine. Car je le sens dans sa voix, un tressaute souriant, pervers, dégueulasse. Je serre une demi-seconde les machoirs avant de tout relâcher, parcourue d'un frisson glacé. La douleur me ferait presque monter la bile. Je choisie l'attaque verbal pour la contre-carer.

- Le venin de ta langue n'est pas près de m'attendrir, Belzebuth en guenille, dis-je en me redressant finalement pour lui faire face, le torse humide et luissant au soleil. Ta robe !

Je me mets sur mes pieds en une fraction de seconde, l'attrapant par les cheveux et le tirant sous le couverts des arbres. Que les croyants, si perdus soient-ils dans cette église impie, ne puissent voir son hérésie. Je le balance à genoux, toute à ma rage - de dents et de guerre sainte -. Je m'accroupie à sa hauteur, près à lui cracher au visage un salve bien sentie de jurons. Mais mon abcé me rattrape. Je le lâche avant de m'effondre à côté en gémissant de douleurs. Ma vue se brouille, vole opaque et jambes sciées. Seigneur pourquoi m'abandonner ? Le Blasphème fini d'abattre mon orgueil et je geins de plus belle en me tenant la joue.
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MessageSujet: Re: son of a preacher man [beani]   son of a preacher man [beani] EmptyLun 19 Nov - 20:06

The only boy who could ever teach me
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- Le venin de ta langue n'est pas près de m'attendrir Belzebuth en guenille (...) Ta robe !

Je souris face à ses injures qui doivent me blesser. Mais, je suis comme l'humidité sur son torse qui se jette dans le fond de mes rétines féroces. Je m'évapore. Je n'ai jamais eu peur de sa violence. Celle-ci m'a toujours drainé. Alimenté et abreuvé. Je reçois la main de mon idole ébène sans combattre. Mes complaintes, presque inaudibles, se perdent sous le secrets de ces arbres morts. Morts d'avoir trop espéré de voir couler sur eux l'eau nourricière. Je tombe à genoux comme un dévot, ma robe se dérobe sous cette attaque et découvre mes cuisses de ce blanc laiteux qui jure finalement dans cette entremêlement de couleurs. Je lève ma tête insolemment car je n'ai jamais détourné mon regard de celui qui se dit l'envolé de dieu. Je vois sa bouche se contracter et je suis prêt à recevoir cette honteuse exécration.

- Bah, vas-y, qu'est-ce que tu attends ? Cela sera officiellement la deuxième fois que tu me bénis...

Mes invectives se jouaient de lui. Je voulais lui offrir ce sourire carnassier. Frapper là où je pensais pouvoir heurter son âme. Je parlais bien-sûr de cet égarement liquide entre deux corps soudés contre cet arbre de notre passé commun. Cette partie de lui que j'avais emporté avec moi comme le sacro-saint, comme une femme qui aurait pu donner la vie. Peut-être que je cherchais sa colère ? Peut-être que je souhaitais être puni ? Mais, à la place, je le vois s’effondrer. Je me porte précipitamment à ses gémissements. Je passe une main sur son front liquide et une autre sous sa nuque. La colère s'est glissée hors de moi telle un serpent. Je reste à son chevet, le soleil m’auréole de ses doux rayons et je me prête à l'image de la vierge et l'enfant. Je l'observe avec sa main à sa joue. Je glisse la mienne couverte de sa sueur dans la poche de ma robe et s'en sort une de ses plantes qui ne se trouvent que dans les abysses du bayou - pour ceux qui savent regarder.

- Et, qu'est ce que fais ton dieu maintenant pour toi ? , scandais-je avant de porter la plante à mes lèvres. Je la mâche. Je la broie et je termine par me pencher au-dessus de ses lèvres charnues que je n'oserais jamais profanées. Ne bouges pas. Cela devrait te soulager...

Comme une mère s'ouvre ma bouche et se laisse s'écouler le liquide filandreux et ambrée sur ses lèvres. Là, sous les branches des saoules pleureurs qui nous protègent des regards impies. Je laisse le pouvoir de la nature faire son office, sous ses cries et ses complaintes. Peut-être va t-il me repousser ? Me frapper ? Me griffer ? Je ne me choque de rien. Je nous laisse plutôt faire plus qu'un avec cette végétation qui nous recouvre et qui nous retient. Je deviens aussi silencieux qu'elle et aussi protecteur face à celui qui souffre.
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