Didy Saw

❝ When you've faced the heart of darkness, even your soul begins to bend ❝

surnom(s) ∞ Dee, Skeleton âge ∞ 22 ans anniversaire ∞ en automne. probablement en novembre, mais elle n'est pas certaine. nationalité ∞ américaine. ville d'origine ∞ new orleans lieu de vie ∞ laive-york occupation(s) ∞ rabatteuse d'âmes / enfant perdue qualités ∞ douce, discrète, affectueuse, gentille. défauts ∞ menteuse, égarée, méfiante, rancunière. groupe ∞ chatte brilé per di feu. avatar ∞ ranya mordanova

crédits tumblr

∞ craint l'eau ∞ ne sait jamais vraiment si elle aime ou déteste quelque chose ∞ assoiffée de reconnaissance et d'affection ∞ trace une ligne très claire entre ce qui est bien et ce qui est mal ∞ ne mange pas beaucoup et bouge énormément ∞ découvre peu à peu les ficelles de la manipulation ∞ cache ses réelles intentions sous des dehors enfantins ∞ se déteste pour ça ∞ encaisse les coups sans rien dire ∞

23h24;

Morte. Celle qu’elle devait considérer comme sa mère, celle qu’elle devait aimer et chérir, était morte. Bizarre. L’idée était étrange, étrangère. Pourtant les faits étaient là : c’était bien son corps, froid, étendu là. Elle aurait dû ressentir une forte douleur, quelque chose près du cœur, qui l’aurait détruite, réduite à l’état de larmes et de fureur. Il n’y avait rien, sinon une sorte de vide un peu triste, un peu nostalgique, et un étrange soulagement. Comme si un poids de plus venait de se retirer de ses épaules frêles.

Elle aurait dû être plus gentille. Plus reconnaissante. Plus agréable avec la vieille. Elle ne l’avait jamais appelée maman. Cette femme-là n’avait jamais vraiment eu la fibre maternelle, mais c’était tout ce que Didy avait connu. Une attention relative, un petit cadeau une fois de temps à autres, un repas sur la table. Son anniversaire passait toujours inaperçu, si bien qu’elle avait fini par l’oublier. Il était probablement indiqué quelque part sur ses papiers, mais sa vie était si plate et sans anicroche qu’elle n’avait guère besoin de s’en souvenir.

La maison était à elle dorénavant. Elle pourrait la vendre, tout cet espace était profondément inutile. Mais l’idée la démangeait : probablement un signe qu’elle y était attachée, au final, à cette baraque. Les vieux rideaux couleur banane, le canapé défraîchi sur lequel elle se roulait souvent en boule pour regarder les dessins animés, la cuisine et son vieux réfrigérateur ronronnant étaient si ancrés en elle qu’ils lui semblaient être une extension de son corps.

La maison ne semblait pas plus froide, ni plus triste. Elle était toujours pareille à elle-même, vieille, parfumée par les fleurs séchées que la vieille parsemait dans la maison. Le chat était toujours aussi vieux et ingrat, toujours caché au sous-sol ou dans une garde-robe. La vaisselle était propre et rangée, les meubles n’avaient pas un seul grain de poussière : Didy savait comment tenir une maison.

Elle éteignit la lampe de lecture qui surplombait le fauteuil et referma les pages du livre. Elle n’aurait pas su dire si elle aimait la poésie. Il y avait quelque chose de fascinant dans la façon dont les mots étaient alignés, les sonorités et les sens qu’on pouvait donner aux vers. Mais la lecture d’un recueil ne lui apportait pas de joie particulière. Peut-être parce qu’elle ne pouvait pas vraiment le partager, ce sens, cette mélodie de mots.

Il aurait fallu qu’elle fasse une prière pour la vieille. Elle savait que ça lui ferait plaisir, si elle savait. Didy n’avait jamais été très pieuse, au contraire de sa mère adoptive. Dieu ne lui disait rien, elle n’y croyait pas vraiment. Elle croyait aux fantômes, à la souffrance et l’errance éternelle, mais quelque part l’idée d’un Paradis lui semblait utopique, idéaliste. Elle ne croyait pas qu’un être bon et parfait veillât sur elle, ni sur personne d’autre. Mais si le fantôme de la vieille traînait dans le coin, il sera content de voir qu’elle faisait un effort. Elle grimpa l’escalier grinçant dans le noir, effleurant les murs. Sa chambre était au fond du couloir. Blanche, vieillotte, avec un miroir sur pied et de la dentelle.

Elle ne savait pas si elle l’aimait, non plus. Elle était comme ça, voilà tout. Agenouillée au pied du lit, elle joignit les mains devant elle, entrelaçant ses doigts maigres. « Notre père qui est aux cieux… » Elle la connaissait bien. Murmurant la prière du bout des lèvres, elle y ajouta un petit mot gentil pour sa mère, pour la famille, et pour le monde en général.

Puis, se glissant hors de ses vêtements, elle enfila une robe de nuit et se glissa sous les couvertures fraîches.

Il y avait beaucoup à faire, le lendemain.

5h45;

Les yeux grand ouverts, elle fixait le plafond blanc. Blanc comme les murs, comme la couette, comme les meubles. Une chambre presque totalement blanche, mis à part quelques dessins sur les murs, vestiges d’une période où elle se laissait porter par l’inspiration. Dans quinze minutes, elle pourrait se lever. Pour le moment, elle ne faisait que laisser l’éveil chasser les dernières brumes du sommeil, les dernières bribes d’un rêve farfelu dont elle ne se souvenait qu’à demi. Elle avait rêvé de poupées, de flammes et d’aiguilles, d’incantations chantées dans une langue qu’elle ne parlait pas. Elle avait rêvé d’un monde distordu et labyrinthique.

Elle en était prisonnière. Nuit et jour, jour et nuit. Tout la ramenait à ça. Les coups, les rêves, l’obligation de corrompre et convaincre, sans pouvoir s’échapper, courir en rond sans voir la sortie.

Elle aurait dû réfléchir, avant de crier vengeance et de demander de l’aide. Mais l’affront avait été tel qu’elle n’avait pas su réfréner son envie. La remarque, acide, l’avait atteinte au cœur comme un poignard. Elle était allée voir le maître des ombres, pour leur montrer, surtout à elle, qu’ils avaient tort.

Elle aurait dû réfléchir.

Maintenant, elle coulait vers le bas, s’enfonçait dans le mal, dans l’horreur, constatait toute sa bassesse et celle des autres. Cachée derrière un air innocent et honnête, elle embobinait des gens, les envoyait sur l’échafaud en leur promettant monts et merveilles.

Tout ça pour une histoire de cœur.

Elle leva les yeux sur le cadran. 6h01. Elle était en retard.

Chieuse ∞ Junior ❝ in real life ❝age ∞ 19 fréquence connexion ∞ toujours commentaire ∞ je ne parlerai qu'en présence de mon avocat dernière volonté ∞ un lait au chocolat, svp

Bienvenue jolie demoiselle.
Hâte de lire le reste de ta fiche, vu ce que tu as déjà posté.