Sans beaucoup y réfléchir je me suis réveillé ce matin avec l'envie irrépressible de prendre un bain de soleil. Une sorte de besoin, celui de rendre hommage aux créations divines, certainement. Malgré l'hiver déjà bien avancé la température extérieur ne me semble pas interdire une escapade au lac de Laive-York. Fort bien. Je ne mets donc que quelques minutes à sauter hors du lit et à enfiler deux-trois pelures avant de rejoindre ma mère pour un petit-déjeuner express. Je vous épargne les détails d'une énième dispute mère-fils et saute directement à mon arrivé au lac, après un dizaine minutes en voiture. J'ai donc coupé le monteur et allumé un cigarillos vanillé avant de claquer la portière. Il n'est jamais nécessaires de verouiller son véhicule par ici, c'est même l'assurance de récolter une vitre brisée. Ou plus de caisse du tout. À l'inverse, laisser tout ouvert montre que vous être bien du coin et avait confiance en vos congénères. Que se soit vrai ou pas d'ailleurs. Ricanant un peu en rejetant un poke enfumé, je saisi une vieille serviette à l'arrière et pars d'un bon pas vers la rive.

Quelle n'est pas surprise lorsque un groupe de cinq ou six personnes se distingue dans la brume matinale. Fronçant les sourcils je relève mes éternelles lunettes noires pour tenter de reconnaitre ces surprenants camarades de baignade. En réalité trois seulement sur six sont enfoncé dans les eaux du lac, jusqu'à là taille et sont étrangement immobile. On dirait même qu'ils, oui, c'est ça, ils sont habillé ! La lumière se fait à mon esprit, que Dieu soit loué, il s'agit là d'un baptême. Souriant devant cette scène de foi trop rare, je m'élance pour me joindre à la cérémonie. Non sans venir imposer ma présence. J'avais dans l'intention de me poser contre un tronc d'arbres à distance raisonnable et de profiter joyeusement de cette glorieuse fête. Mais un doigts démoniaque vint se loger dans mon oeil. PAF. J'en reste comme deux ronds de flanc. Le traitre, c'est le traitre au tout Puissant qui donne le sacrement. Grinçant des dents j'attend que la cérémonie se termine et que la famille soit repartie. Heureusement Larose n'a pas quitté les lieux en même temps que les autres et je peut donc facilement le rejoindre.

- Alors Larose, toujours occupé à blasphémer ? Maintenant tu oses organiser de, de tel FARCES ?!

Arrivé à sa hauteur je me retiens à deux mains de ne pas le choper au col avant de le noyer. Mon regard doit pourtant parler de lui-même. C'est au-delà de la colère, une rage noire et sans fond qui palpite dans mes membres. Mes ongles, pourtant court, s'enfoncent dans mes paumes.

- As-tu prévenu cette famille que tu n'étais qu'un vil imposteur ?!