thanksgiving

❝ que la fête commence ❝

Le buffet est dressé, les tables parées de bouquets en camaïeu orangé. La vaisselle et les éclats de rires ne cessent de tinter dans ce début de soirée. Certains enfants ont déjà de la sauces aux canneberges sur la chemise, ou le débardeur - cela dépend du revenu parental -. D'autre cahute en attendant le dessert. Car le repas est déjà largement avancé et un bon nombre de jeunes, plus vraiment enfants, s'esquivent vers les marais. Le couverts des arbres c'est bien utile lorsque vous aimerez se bécoter, en la dinde et la tarte au potiron. Le plus important finalement c'est de retenir l'ambiance gentillette et conviviale qui s'échappe de l'endroit.

Jusqu'à qu'un hurlement féminin frappe l'assistance comme une mâchoire de crocodile. Qu'est donc là ? Une ruse de Lucie-ville ? Une blague de ces cons d'adolescent

rappel du règlement spéciale pour l'intrigue

Spoiler:

Discutants une bonne bière à la main avec Lady, j'observais du coin de l'oeil plusieurs hérétique bien connus. Ils avaient l'air nerveux et je dois dire que je l'étais moi aussi. Dans l'air flotté un arrière goût étrange, celui qui précède les messes noirs. J'espérais cependant que la présence des enfants et des trois ville réunies empêcheraient une quelconque catastrophe de ce genre d'arriver. J'espérais oui, jusqu'à ce que le cris retentisse. Immédiatement je lâcha ma bière et me releva comme un ressort pour situer l'épicentre du problème. Mais la foule pour l'instant me bouchait la vue.

Fran était venu à cette stupide soirée de Thankgiving car se fût toujours une tradition quand Seymour était encore en vie, malgré le fait qu'elle déteste la plupart des participants, elle se force à venir pour faire plaisir à son défunt mari. Chaque année, elle emmène un gâteau dégueux qu'elle n'a pas pris plaisir à faire, mais elle a apporté quelque chose. Et elle emmerde les gens.
Comme à son habitude, elle se calait dans un coin à une table seule, fumant sa pipe, défroissant son bel ensemble de la soirée, et remet son chapeau droit. Et elle observe son assiette, seule quelques personnes se donnent la peine de venir la saluer, et de lui demander des nouvelles.
Puis un cri retentit dans toute l'assemblée, et elle voit la population se diriger vers l'origine du cri. Fran, elle, reste assise à sa place continuant de fumer sa pipe comme si elle n'avait rien entendu. Elle pense: encore une activité ridicule de ses stupides organisateurs.

Killiane, comme tout le monde, avait reçu une invitation pour cette soirée. Une idée des trois maires pour rassembler tous leurs habitants en cette soirée de Thanksgiving. Mais ils étaient censés remercier qui, au juste? Killiane ne savait pas. De tradition, on devait rendre grâce au seigneur, mais ces temps-ci, la jeune fille avait plus envie de lui cracher dessus qu'autre chose. Elle se rendait compte qu'il avait un humour assez douteux, ce Dieu dont on l'a bassinée toute son enfance, avec les galères qu'il lui envoyait régulièrement.
Malgré tout, elle avait fait le déplacement. Elle avait remarqué quelques têtes connues, mais coincée entre une mémé à moitié aveugle et dont le dentier ne faisait que de tomber et quelques jeunes stupides qui s'amusaient à jouer avec leurs couverts, elle ne les avait pas salués.
Peut-être devrait-elle se lever et s'occuper, d'ailleurs? Mais elle ne voulait pas risquer de froisser la mémé, ni de la laisser seule. Elle racontait qu'elle était venue par pure habitude, et Killiane avait peur de sa réaction si elle partait. Après tout, elle semblait l'avoir pris en affection, lui racontant avec empressement la longue histoire de sa vie dans le bayou...
Un cri retentit soudain, coupant la mémé dans son histoire de pêche à la ligne avec son fiancé. La rouquine écarquilla les yeux avant de se lever d'un bond. Elle semblait effrayée, se demandant vraiment d'où venait un tel bruit...

Comme toujours depuis que j'étais à St John, je me heurtais à ma propre incompréhension. Bordel, qu'est-ce que je foutais là ? Tout ce truc, thanksgiving, les fêtes stupides, ces gens qui sourient en buvant des bières, ça me foutais de sacré haut le coeur. Comme une mascarade savamment orchestré histoire de donner une belle image de cette ville. Alors, comme souvent, je reste dans mon coin, j'observe, il n'y a rien de mieux à faire. Je scrute ces gens qui vivent, qui rient, qui parlent. Je regarde leur mimique en fumant ma clope. Je note des tremblements chez moi, je suis en manque de dope. Le cri. Il est strident, et beaucoup de personne sursaute en l'entendant, sauf deux trois vieux trop sourd pour cela. Enfin quelque chose d'intéressant dans cette inertie totale. Je fends la foule, avec lenteur. Je suis pas pressé. Mais je veux voir ce qui se trame, quand même.

Quand Zippora était enfant, elle se rappelait le bonheur que sa mère trouvait à se rendre au dîner organiser pour Thanksgiving, alors que l'enfant qu'elle était alors, trouvait cela rasoir et d'un ennui incommensurable ! Le seul réconfort qu'elle trouvait étant le fait qu'elle verrait son meilleur ami et qu'ils seraient donc deux, à s'emmerder au plus haut point ! Depuis la mort de sa tendre mère, Zippora ne s'était plus rendue à ces dîner organisé, jusqu'à la mort de son paternel. Ça serait donc le second Thanksgiving qu'elle passerait avec les habitants, qu'elle connaissait tous ne serait-ce que de vue ou de nom.
Une fois fin prête, la jeune femme prit sa voiture et quitta la ferme familiale, pour se rendre à la petite fête. Garée, elle ferme la porte de sa voiture et se rend dans la salle, voit que presque tout le monde est déjà là. « Toujours en retard O'Hara ! » dit sa conscience avec un petit rire sarcastique. Elle se rend au buffet, pique quelques petits toasts, jusqu'à restée figée dans son mouvement quand elle entend un cri retentir. Elle se tourne lentement et regarde la réaction des autres convives, tous aussi surpris qu'elle... « Mais qu'est-ce que c'est que ce bordel ?! »

Terence avait revêtu sa belle chemise blanche et son jean sombre, ainsi que son blouson de cuire. Sa mère lui avait répété, comme elle le faisait quand il était petit, qu'il devait être beau pour Thanksgiving. Cette femme était vraiment une folle, n'arrêtait pas de se répéter le petit poussin à sa maman, elle n'avait toujours pas compris qu'il était grand maintenant - parole d'une puérilité certaine, admettons-le. Mais bon, il l'avait écouté, c'était fait beau et maintenant il était dans la voiture, à l'arrière, alors que sa mère n'arrêtait pas de piailler, toute excitée de faire goûter à tout le monde sa succulente tarte au potiron, personne n'allait résister. C'est ainsi que Terence se retrouva aux côtés de sa mère, à devoir sourire pour ne pas effrayer les potentiels admirateurs de la tarte de sa mère. Lorsqu'il vit Zippora arrivait, il eut bien envie de s'éclipser pour lui tenir compagnie, ou même pour sauver Killian du discours d'une petite vieille, mais il ne voulait pas subir les foudres de sa mère. Alors il restait sagement là, à ses côtés. Mais soudain un cri retentit, et au milieu des exclamations de tous, il ne put s'empêcher de jeter un coup d'oeil vers Killian si elle avait eu la frousse comme lui. Apparemment, autant que lui, ce qui stupidement la réconforta. " J'ai bien peur, M'man, que personne ne va goûter de ta tarte ... "

En retard un jour de Thanksgiving, autant ne pas se leurrer : ça craint autant que de louper la venue d'une idole. Non pas parce que c'est beau à voir, qu'on en pleure - quoi que -, mais tout simplement parce que c'est le rare jour de l'année où les habitants daignent se décarcasser pour cuisiner quelque chose de fichtrement bon à vous en éclater l'estomac, à vous nourrir jusqu'à la fin de la semaine - prouvé, je vous assure. Alors, bien évidemment, en bon retardataire et en vu de l'heure, je me doute que le repas doit bien être avancé. Mais, tant pis, qui ne tente rien n'a rien. Au moins j'aurais vu, peut-être pas vaincu je dois bien me le dire. A quelques mètres, j'entends déjà la populace bavarder, des enfants rigoler comme pas possible et surtout, une sacré odeur qui m'arrive dans les narines, à un point tel que mon estomac ne peut que réclamer son dû. Jetant un regard autour de moi, mains dans les poches de mon pantalon, je ne vois que des têtes que je connais. Enfin, pour la plupart. Terence, Zippora ma chère et quant au reste, inconnu au bataillon - enfin pas totalement, j'ai du voir les têtes, mais sans réellement imprimer le prénom. Gauche, droite, gauche, intérieurement je joue à un jeu pour me décider de vers qui m'approcher, et la pièce s'écroule sur ce cher Terence. Zippora, ce sera sous peu. Le meilleur pour la fin hein ? Sauf que manque de bol, à peine ais-je le temps de lui attraper l'épaule que ... Un hurlement, un cri qui vient de je-ne-sais-où. Bien évidemment par réflexe, tout le monde désire voir d'où ce bruit vient, mais malheureusement aucune réponse à la question qui, quoi, quand et comment. « Mais qu'est-ce que c'est que ce bordel ?! » « J'ai bien peur, M'man, que personne ne va goûter de ta tarte ... » Ne pouvant que réprimer un rire, je vois la mère Budd me jeter un regard, désespérée. Mère poule ? Ouais, c'est le seul qualificatif que je puisse donner. Mon coeur claque alors contre mon torse, comme un animal paniqué je recherche moi aussi, la cause de tout ce tintouin. « J'en ai bien peur aussi, madame Budd. J'peux vous l'emprunter deux minutes ? » Faignant un sourire, elle ne peut qu'accepter, à son plus grand malheur, et tirant sur l'épaule de Terence pour l'éloigner de cette mère un peu ... originale dirons-nous, j'ajoute. « Joyeux comme Thanksgiving dans le genre. Tu sais d'où ça vient ? »

La Reine du bar était dans la place, et comme tous les ans, je tenais ce foutu bar pour c'te bande de demeurés qui vivaient dans ce trou du cul du monde qu'on appelle le Bayou. J'enchaine les margaritas qui rencontrent un succès auprès des petits jeunes de la ville, les vieux se contentant de l'horrible vin chaud de la mère Foustosh. C'que je peux la détester celle là!
J'ai sorti mon père de la maison, car il adore cette fête qui est organisé chaque année, et ça lui permet de fricoter avec la vieille Tallulah. J'espère qu'un jour elle ouvrira les yeux, se rend compte qu'elle aime mon père, et s'occupera de lui. Ainsi je serais débarrassé, mais cela se produira comme ce produira le fait que je couche avec une femme. Autant dire qu'il n'y a aucune chance.
Et puis, y'a tout ces gens sur leur 31 horrible. Tout le monde sait que leurs tenues sont horrible, mais c'est comme une bébé moche quand il nait. Tout le monde sait qu'il est moche, je le sais, la mère le sait, même dieu le sait. Mais personne ne le dit.
Je sers une énième margarita, et j'aperçois Monsieur-GROS-PAQUET dans la foule. Putain même ce connard de première était là, à défilé comme un paon devant ses dindes. Et moi, je le regardais me remémorant c'te nuit que j'ai passer avec lui. Il a beau être un putain de merde d'enculé de gros connard de merde, mais putain ce mec est juste un dieu au lit. J'éviterais les détails, mais juste à penser à c'te nuit j'ai le mat qui se lève dans mon pantalon. "calme toi mikey".
Puis un cri retentit dans l'assistance, j'en fais tomber ma bouteille de Rhum. Putain j'avais dans ma vie je n'avais fais tomber une bouteille. Est-ce vraiment le cri, ou c'te putain d'envie de baiser le manchot. Je quitte mon poste au bar, et me dirige vers le beau gosse qui me donne envie. Arrivé à lui, je le prend par sa main valide, et lui dit: "ferme ta putain de gueule, et suis moi".